Nous vous avions promis plus de détails sur la ferme où
travaille Julien. Nous ne nous donnerons pas ce mal vu que Craig a préféré ne
pas continuer l’aventure avec nous. En effet, le manque d’expérience de Julien
dans la conduite d’engins articulés n’a pas facilité la mise en confiance
nécessaire pour la suite des travaux.
C’est donc de retour en road-trip que nous donnons des
nouvelles. Mais avant, petite remise en contexte.
Comme notre visa se termine à la mi-mai, nous avions
envisagé de faire une demande de 2nd visa pour faire les semis de
céréales et la moisson 6 mois plus tard. Cependant cet arrêt anticipé nous a
fait complètement revoir la suite du voyage et avons décidé de ne pas rallonger
notre séjour en Australie. Il ne nous reste désormais plus qu’un mois et tant
de chose à faire…
C’est ainsi que nous rejoignons l’une des routes les plus
populaires, la Pacific highway, afin de décoller de Brisbane dans quelques
semaines.
En effet lors du viaduc de Pâques (Vendredi Saint et Lundi de Pâques étant fériés) nous sommes allés nous promener du côté de Jervis Bay avec une halte à Canberra. Lors de ce petit séjour, nous avons pu admirer la Kangaroo Valley avec sa forêt humide et ses chutes d’eau… paysages assez similaires à la Tasmanie.
Même sous un ciel couvert, Jervis Bay présente des eaux claires |
Rayon de soleil sur la Kangaroo Valley |
Le week-end de Pâques est l’occasion pour de très nombreux australiens de faire du camping en famille. Si l’australien est le roi du barbecue, c’est aussi celui du camping ! On distingue deux types de campeurs. Celui qui ne campe que le weekend et les « grey nomads » (traduire nomades gris en référence à leur couleur de cheveux). Dans les deux cas, l’équipement abondant permet de ne jamais faire rimer camping avec inconfort. Caravane ou tente taille XXL, barbecue au gaz, frigo et congélateur branché sur générateur sont les éléments de base. Vous pouvez aussi rajouter moto, quad ou 4x4 pour explorer les alentours. Les « grey nomads » sont particuliers puisqu’ils sont à la retraite. Ils prennent ainsi la route en couple pour plusieurs mois et explorent leur immense pays tels des esprits libres qui ne doivent plus rien à la société.
Un peu comme nous mais certainement avec une définition
différente du confort et la conscience de devoir bientôt se réinsérer dans une
société.
En attendant, nous sommes allés visités le centre
décisionnel qui régule la société australienne : Canberra. La capitale
fédérale a été bâtie autour de deux épicentres : la mairie d’une part, et
le parlement australien entouré des ambassades d’autre part. On peut donc y
observer une séparation géographique nette entre la gestion de la ville et la
gestion du pays.
Vue de l'ancien parlement (en blanc) et du nouveau (sous la flèche) depuis le mémorial de guerre |
La visite du parlement nous a permis d’avoir une vue
d’ensemble du fonctionnement de la démocratie australienne avec la chambre des
représentants (=assemblée), le sénat et les traditions protocolaires issues de
l’influence du royaume britannique. C'est donc dans cet immense bâtiment qu’est
représenté toute l’Australie. Toute ? Non ! Une communauté résiste
encore et toujours à l’envahisseur et essaie tant bien que mal à faire entendre
sa voix. Ainsi en face de l’ancien parlement, on peut trouver une cahute
représentant l’ambassade autoproclamée du peuple aborigène. Bien que quelques
représentants d’origine aborigène siègent dans ces institutions, cela montre
une fois encore le clivage qui existe entre certaines populations aborigènes et
le reste de la société australienne.
Ambassade aborigène |
Un autre monument important à Canberra est le mémorial de
guerre, signe du patriotisme australien. Ce bâtiment situé au bout de l’Anzac
Parade est le témoin de l’ensemble des guerres auxquelles l’Australie a
participé. Les murs sont ainsi couverts des noms des soldats morts au combat et
un immense musée retrace l’histoire des implications militaires australiennes
dans les guerres autour du monde. Une très large partie du musée est ainsi
consacrée à la 1ère guerre mondiale avec notamment la bataille de la
Somme mais également la bataille de Gallipoli qui a eu l’effet d’un électrochoc
pour la société australienne. Bien que cette bataille représente la première
campagne militaire de l’Australie en tant que nation, les troupes étaient
encore sous commandement britannique. C’est ainsi qu’avec la nouvelle Zélande,
destinée à cette époque à faire partie de l’Australie, les troupes de l’ANZAC (Australian
and New Zealand Army Corps) débarquèrent le 25 Avril 1915 au niveau du détroit
des Dardanelles. Or, dû à une sous-estimation de l’armée Ottomane de la part de
l’armée Britannique, cette campagne fut une véritable hécatombe. Cet événement à contribuer pour de nombreux australiens
à se désolidariser des britanniques et ainsi serait né l’esprit national
australien. Le 25 avril est devenu l’ANZAC day (également commémoré en Nouvelle
Zélande) et permet de consacrer une journée à l’ensemble des soldats tombés
durant toutes les guerres (jour du souvenir).
Après cette immersion au sein de la capitale fédérale, nous
nous sommes dirigés vers la capitale économique et principale destination
touristique : Sydney. Nous optons pour une nuit chez une sydnéenne
(airbnb) afin de pouvoir profiter d’une journée entière dans cette ville. Construite
autour du plus grand port naturel au monde (port Jackson), la ville de Sydney fut
la première colonie britannique en Australie. On y trouve de nombreux bateau-taxis
mais rien de similaire avec Venise ou Amsterdam. Entre deux averses, nous avons
admiré l’opéra et Harbour Bridge depuis le parc botanique, 2 symboles de Sydney.
Vue du Harbour bridge d'une partie de la baie de Sydney |
Porte d'entrée d'un voyage dans le temps |
Pensant explorer un autre parc botanique, nous avons
traversé le fameux pont pour finalement atterrir dans un parc d’attraction des
années 30 : le Luna Park. Un endroit étonnant et hors du temps où les
clowns et autres personnages apportent une atmosphère d’insouciance enfantine
dans la ville la plus peuplée d’Océanie.
Le lendemain, après un petit tour à la plage et un rapide
aperçu de la qualité de vie des sydnéens, nous reprenons la route vers le nord
et son climat subtropical.
La plage de Bondi, plage des sydneysiders, avec sa piscine olympique donnant sur l'océan. |
Au fur et à mesure de notre remontée nous nous
immergeons dans une végétation luxuriante avec la ville de Coff Harbour,
capitale est-australienne de la banane. Arrive ensuite, les plantations de canne
à sucre, les champs d’arbres à thé (différent du théier), de soja, de maïs, de
sorgho et les pâturages verts aux noms inconnus. Le climat devient plus humide
sans pour autant que le soleil perde en intensité, les jours raccourcissent à
peine 12 heures d’ensoleillement.
Juste avant d’arriver dans notre nouvelle ferme, nous
décidons de fêter notre 1er anniversaire de mariage sur une planche
de surf. C’est ainsi, après 3 heures dans l’océan à lutter à la fois contre
l’eau et la planche que nous reposons nos corps épuisés dans un hôtel.
Levé de soleil sur la côte pacifique |
Surfeur en herbe s’apprêtant à caresser la wave ! |
Régime de banane en développement |
C’est donc reposés, mais courbaturés, que nous rencontrons
la famille Magner, propriétaire de notre dernière ferme australienne. Chris et
Catherine exploitent des sols majoritairement enherbés et produisent du foin
toute l’année, engraissent des bœufs et possèdent quelques hectares de canne à
sucre. Leurs fils Mickael et Dominic vivent dans une maison voisine et
travaillent respectivement à mi-temps et temps plein sur la ferme. Mickael,
féru de mécanique, passe une grande partie de son temps libre à réparer/démonter
voiture et tracteurs pour en revendre les pièces détachées… certains abords de
la ferme ressemble tout bonnement à une casse. Enfin leurs 2 filles, Alice et
Margaret, vivent dans une 3e maison et travaillent/étudient dans les
villes voisines de Lismore et Casino.
Notre travail est souvent assez simple puisqu’il consiste à
nourrir les veaux, conduire des tracteurs et nettoyer une partie de la ferme
vendue depuis peu. La vie à la ferme est donc plutôt relaxante et agréable.
Cette dernière étape agricole de notre périple australien nous offre un aperçu
de l’agriculture subtropicale : cultures de cannes à sucre et de bananes, présence
de la génétique zébu dans les cheptels bovins et les courtes averses
quotidiennes.
C’est dans ce contexte que nous préparons notre départ pour
la Nouvelle Zélande. Pour l’instant pas de billet d’avion réservé mais la
certitude d’y être le 11 mai (fin du visa australien oblige). Nous avons donc
maintenant pour objectif de vendre notre fidèle Camry ainsi que le matériel de
camping non adapté à l’humidité et aux températures automnale et hivernale de
la NZ.
Ayant déjà prévus de passer une petite semaine chez Clyde,
l’ancien patron de Julien lors de son précédent voyage en 2011, vous pouvez nous
adresser vos courriers à cette adresse :
11 Kauru
Road,
RD 2
HASTINGS
NEW ZEALAND
En attendant de vous lire au pays des kiwis et moutons nous
allons encore profiter un peu des kangourous, koalas et autres spécialités
australiennes avant de tourner cette page dans notre livre d’aventures.
A bientôt
Notre nouvelle voisine |
Bonne fin de séjour chez les kangourous et merci pour le partage de votre enseignement et de cette expérience australienne. Biz.
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