Après ce long entracte, nous reprenons enfin notre clavier pour vous informer…. Oyé ! Oyé !
Depuis plus de 3 semaines, nous créchons chez Kelly, une
australienne d’une quarantaine d’années bien gentille qui avait besoin d’aide
pour gérer son grand jardin et ses deux enfants (une sacrée tâche qui
heureusement ne nous revient pas), Ben 8 ans et Isaac 10 ans. En échange d’une
aide journalière, hors week-end, nous sommes hébergés, nourris et blanchis.
Comme Pascaline continue de travailler pour l’entreprise agricole spécialisée
dans les moutons, je fais le boulot pour deux, c’est-à-dire que je passe la journée
dans le jardin...
Petite
description du jardin
Sur une
surface d’environ 4 hectares, on retrouve une bonne moitié à l’état
« naturel » avec des eucalyptus, des caroubiers, de l’herbe (prairies
sèche et alluviale) et un petit ruisseau qui coule l’hiver (à sec 10 mois sur
12). Il est constitué pour le reste d’environ 80 limetiers (citrons verts),
d’une vingtaine de manguiers et d’une dizaine de macadamiers ou noyers du
Queensland, plus quelques mandariniers, oliviers, figuiers. Tous les arbres
fruitiers sont accompagnés d’une ligne d’irrigation avec asperseur au pied,
arrosage journalier même en hiver, seule la durée change au cours des saisons.
Ici, il pleut en moyenne annuelle 400 mm d’eau pour une température annuelle de
20°C à comparer avec le climat de Sablé (700 mm d’eau pour 11,5°C de moyenne
annuelle). L’irrigation est donc une nécessité à moins de cultiver des cactus
mais ce n’est pas encore très courant…
Pour la
petite histoire, Kelly et son mari Harry se sont installés ici une dizaine
d’années auparavant dans l’objectif de vivre de leurs talents, l’arboriculture
pour elle et l’installation de cuisine pour lui. Ils se sont donc bien équipés
pour réussir mais très vite les enfants sont arrivés et les besoins ont changé.
Les revenus ne suffisant pas, les arbres ça met du temps à pousser, Harry est
parti travaillé dans les mines au Nord du pays, secteur très prometteur et
rémunérateur à l’époque, beaucoup moins à l’heure actuelle. Il passe 2 à 3
semaines dans le nord et redescend 1 semaine, nous venons donc de faire sa
connaissance depuis quelques jours. Kelly travaille depuis en tant qu’aide à
domicile à mi-temps.
Pour moi le
boulot est très varié et je peux organiser ma journée comme je le souhaite. Les
tâches ont
Un collègue dans le verger |
L’avantage
d’être dans une famille c’est d’être vite imprégner par la culture et de
rencontrer des gens. Ils nous aident à prévoir la suite de notre voyage, les
endroits à ne pas louper ou les routes à éviter et comme nous sommes dans une petite
ville plutôt rurale et grâce au bouche à oreille on arrive à avoir des contacts
pour visiter ou travailler dans d’autres fermes, pas toujours concluant certes.
Cependant, un de leur cousin éloigné travaille au département agricole de
Western Australia (équivalent à la chambre d’agriculture) dans la grande ville
d’à côté, ce qui m’a permis de faire un tour de plaine avec les agriculteurs du
coin. Superbe expérience ; pendant une journée, une trentaine de farmers
se regroupent avec différents représentants de la filière (aides techniques,
banque, fournisseurs de matériels ou d’intrants etc.) pour montrer les
dernières innovations, les résultats d’essais. Le gros plus de ce club c’est
qu’ils sont ouverts à tous et au passage ils fournissent un bus et de la bière
fraiche… Par contre je ne vous explique pas la galère pour comprendre les
farmers entre eux, simplement imaginer un étranger qui rencontre un groupe
d’agriculteurs mayennais ou ch’tis ou de la France profonde quoi !
Paragraphe
très agricole
Les
préoccupations des agriculteurs de cette zone sont les suivantes :
irrégularités des précipitations, abandon du canola (colza) car pas assez
rentable dans ces conditions, des sols très acides (pH aux alentours de 4 à
20cm de profondeur), différents essais de chaulage : quantité et
techniques d’enfouissement (le labour est de retour), des sols sableux non
mouillant c’est-à-dire que l’eau ruisselle en surface (on aura tout vu),
tassement des sols en profondeur (le contrôle des passages de roues n’est pas encore
monnaie courante partout), test de nouvelles variétés de blé pour une récolte
plus précoce en cas de manque d’eau au printemps (on a vu du blé au stade épis
seulement 2 mois après le semis). On a aussi pu voir un semoir de 24m en semis
en double rang et espacement entre rang de 30 cm pour le blé, je vous cache la
valeur du bestiau. Le semis est effectué à l’aide d’une dent sans préparation
du sol au préalable, la fertilisation est incorporée en même temps
(généralement azote et phosphore), un désherbage chimique est effectué avant le
semis et après chaque pluie conséquente qui produirait la germination des
adventices (si la rentabilité attendue le permet). Le champ est une suite de
mini-buttes où la graine est déposée dans le creux d’atteindre une zone
relativement humide du sol et faciliter la lever et aussi pour concentrer les
pluies autour des plantes.
Le week-end,
on en profite généralement pour explorer les alentours ou allez à la plage. A
Port-Gregory, où on peut manger un excellent fish and chips, on y produit de la
Bétadine dans des lacs d’eau salée qui en fonction de la lumière et du point de
vue peuvent apparaitre bleus ou roses. A Kalbarri, un grand parc national
couvre la côte pour ses falaises et ses plages et les terres pour les gorges. On
y a fait du camping, une grande randonnée dans les gorges, vu quelques fleurs
sauvages sur la côte et observé des kangourous ainsi qu’une multitude d’oiseaux
très colorés.
Ce week-end
on a eu une initiation au surf (mais pas de photos) et contre toute attente on a adoré ! Kelly
fut notre monitrice, surfeuse depuis son plus jeune âge il lui arrive de donner
des cours pendant les vacances scolaires. Première baignade dans l’océan
indien, en combinaison, on a réussi plusieurs fois à tenir debout sur la
planche et quelques fois côte à côte mais le temps de se regarder on était déjà
à la baille… L’émotion probablement. Le lendemain nous avons eu notre
initiation à la motocross par Harry. Et oui, nous découvrons petit à petit les
hobbys des australiens, à quand la pêche en mer ? Au passage nous avons
découvert la pêche à l’écrevisse grise grâce au patron de Pascaline, quelques
cages et des croquettes, en deux heures nous avons eu notre repas du soir. Un
peu plus tard dans la journée nous sommes allés rencontrer des agriculteurs,
toujours à Northampton, qui seront probablement nos prochains hôtes, une ferme
céréalière avec un troupeau de Merinos (environ 1000 mères) et quelques
chevaux.
Pour terminer, voici notre adresse où vous pourrez nous
écrire pendant encore quelques semaines :
Mr and Mrs
FRADIN
c/o
NORTHAMPTON Post Office
NORTHAMPTON
WA 6535
AUSTRALIA
Enfin, on les attendait ces photos pour accompagner ce bel article.
RépondreSupprimerSuperbe.
Bonne journée.
Gros bisous à vous deux.
Annie Prada et Robert.
Alors, elle s'appelle comment la peluche ?
RépondreSupprimerTu n'avais pas encore tenté l'aquaponie, tu prends des notes j'espère!!!!
Des GROS bisx!!!!
P.S : Qu'est ce qui vous manques le plus?? le fromage, la crème fraiche, ou le saucisson?