Ecriture d'une nouvelle page

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dimanche 28 juin 2015

Nos premières expériences australiennes


Après ce long entracte, nous reprenons enfin notre clavier pour vous informer…. Oyé ! Oyé !
Depuis plus de 3 semaines, nous créchons chez Kelly, une australienne d’une quarantaine d’années bien gentille qui avait besoin d’aide pour gérer son grand jardin et ses deux enfants (une sacrée tâche qui heureusement ne nous revient pas), Ben 8 ans et Isaac 10 ans. En échange d’une aide journalière, hors week-end, nous sommes hébergés, nourris et blanchis. Comme Pascaline continue de travailler pour l’entreprise agricole spécialisée dans les moutons, je fais le boulot pour deux, c’est-à-dire que je passe la journée dans le jardin...

Petite description du jardin
Sur une surface d’environ 4 hectares, on retrouve une bonne moitié à l’état « naturel » avec des eucalyptus, des caroubiers, de l’herbe (prairies sèche et alluviale) et un petit ruisseau qui coule l’hiver (à sec 10 mois sur 12). Il est constitué pour le reste d’environ 80 limetiers (citrons verts), d’une vingtaine de manguiers et d’une dizaine de macadamiers ou noyers du Queensland, plus quelques mandariniers, oliviers, figuiers. Tous les arbres fruitiers sont accompagnés d’une ligne d’irrigation avec asperseur au pied, arrosage journalier même en hiver, seule la durée change au cours des saisons. Ici, il pleut en moyenne annuelle 400 mm d’eau pour une température annuelle de 20°C à comparer avec le climat de Sablé (700 mm d’eau pour 11,5°C de moyenne annuelle). L’irrigation est donc une nécessité à moins de cultiver des cactus mais ce n’est pas encore très courant…
Pour la petite histoire, Kelly et son mari Harry se sont installés ici une dizaine d’années auparavant dans l’objectif de vivre de leurs talents, l’arboriculture pour elle et l’installation de cuisine pour lui. Ils se sont donc bien équipés pour réussir mais très vite les enfants sont arrivés et les besoins ont changé. Les revenus ne suffisant pas, les arbres ça met du temps à pousser, Harry est parti travaillé dans les mines au Nord du pays, secteur très prometteur et rémunérateur à l’époque, beaucoup moins à l’heure actuelle. Il passe 2 à 3 semaines dans le nord et redescend 1 semaine, nous venons donc de faire sa connaissance depuis quelques jours. Kelly travaille depuis en tant qu’aide à domicile à mi-temps.
Pour moi le boulot est très varié et je peux organiser ma journée comme je le souhaite. Les tâches ont
Un collègue dans le verger
consisté à tondre la pelouse, entretenir le ruisseau, désherber (beaucoup de round up et un peu à la mimine), planter des patates, planter des baobabs ou divers arbres (bientôt un cocotier), jeter un œil sur le système aquaponique (mélange de culture hydroponique et d’élevage de poissons, ici ce sont surtout ces derniers qui en profitent), tailler les citronniers (là il y a vraiment du boulot), faire divers traitements sur les fruitiers (cuivre ou autres micro éléments), fertiliser le verger à base de fumier de moutons, couper des arbres et j’en passe.

L’avantage d’être dans une famille c’est d’être vite imprégner par la culture et de rencontrer des gens. Ils nous aident à prévoir la suite de notre voyage, les endroits à ne pas louper ou les routes à éviter et comme nous sommes dans une petite ville plutôt rurale et grâce au bouche à oreille on arrive à avoir des contacts pour visiter ou travailler dans d’autres fermes, pas toujours concluant certes. Cependant, un de leur cousin éloigné travaille au département agricole de Western Australia (équivalent à la chambre d’agriculture) dans la grande ville d’à côté, ce qui m’a permis de faire un tour de plaine avec les agriculteurs du coin. Superbe expérience ; pendant une journée, une trentaine de farmers se regroupent avec différents représentants de la filière (aides techniques, banque, fournisseurs de matériels ou d’intrants etc.) pour montrer les dernières innovations, les résultats d’essais. Le gros plus de ce club c’est qu’ils sont ouverts à tous et au passage ils fournissent un bus et de la bière fraiche… Par contre je ne vous explique pas la galère pour comprendre les farmers entre eux, simplement imaginer un étranger qui rencontre un groupe d’agriculteurs mayennais ou ch’tis ou de la France profonde quoi !
Paragraphe très agricole
Les préoccupations des agriculteurs de cette zone sont les suivantes : irrégularités des précipitations, abandon du canola (colza) car pas assez rentable dans ces conditions, des sols très acides (pH aux alentours de 4 à 20cm de profondeur), différents essais de chaulage : quantité et techniques d’enfouissement (le labour est de retour), des sols sableux non mouillant c’est-à-dire que l’eau ruisselle en surface (on aura tout vu), tassement des sols en profondeur (le contrôle des passages de roues n’est pas encore monnaie courante partout), test de nouvelles variétés de blé pour une récolte plus précoce en cas de manque d’eau au printemps (on a vu du blé au stade épis seulement 2 mois après le semis). On a aussi pu voir un semoir de 24m en semis en double rang et espacement entre rang de 30 cm pour le blé, je vous cache la valeur du bestiau. Le semis est effectué à l’aide d’une dent sans préparation du sol au préalable, la fertilisation est incorporée en même temps (généralement azote et phosphore), un désherbage chimique est effectué avant le semis et après chaque pluie conséquente qui produirait la germination des adventices (si la rentabilité attendue le permet). Le champ est une suite de mini-buttes où la graine est déposée dans le creux d’atteindre une zone relativement humide du sol et faciliter la lever et aussi pour concentrer les pluies autour des plantes.

Le week-end, on en profite généralement pour explorer les alentours ou allez à la plage. A Port-Gregory, où on peut manger un excellent fish and chips, on y produit de la Bétadine dans des lacs d’eau salée qui en fonction de la lumière et du point de vue peuvent apparaitre bleus ou roses. A Kalbarri, un grand parc national couvre la côte pour ses falaises et ses plages et les terres pour les gorges. On y a fait du camping, une grande randonnée dans les gorges, vu quelques fleurs sauvages sur la côte et observé des kangourous ainsi qu’une multitude d’oiseaux très colorés. 







 Ce week-end on a eu une initiation au surf (mais pas de photos) et contre toute attente on a adoré ! Kelly fut notre monitrice, surfeuse depuis son plus jeune âge il lui arrive de donner des cours pendant les vacances scolaires. Première baignade dans l’océan indien, en combinaison, on a réussi plusieurs fois à tenir debout sur la planche et quelques fois côte à côte mais le temps de se regarder on était déjà à la baille… L’émotion probablement. Le lendemain nous avons eu notre initiation à la motocross par Harry. Et oui, nous découvrons petit à petit les hobbys des australiens, à quand la pêche en mer ? Au passage nous avons découvert la pêche à l’écrevisse grise grâce au patron de Pascaline, quelques cages et des croquettes, en deux heures nous avons eu notre repas du soir. Un peu plus tard dans la journée nous sommes allés rencontrer des agriculteurs, toujours à Northampton, qui seront probablement nos prochains hôtes, une ferme céréalière avec un troupeau de Merinos (environ 1000 mères) et quelques chevaux. 

Pour terminer, voici notre adresse où vous pourrez nous écrire pendant encore quelques semaines :
Mr and Mrs FRADIN
c/o NORTHAMPTON Post Office
NORTHAMPTON WA 6535
AUSTRALIA

2 commentaires:

  1. Enfin, on les attendait ces photos pour accompagner ce bel article.
    Superbe.
    Bonne journée.
    Gros bisous à vous deux.
    Annie Prada et Robert.

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  2. Alors, elle s'appelle comment la peluche ?
    Tu n'avais pas encore tenté l'aquaponie, tu prends des notes j'espère!!!!
    Des GROS bisx!!!!

    P.S : Qu'est ce qui vous manques le plus?? le fromage, la crème fraiche, ou le saucisson?

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