Ecriture d'une nouvelle page

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mardi 26 mai 2015

Lamb marking



Voilà je commence ma deuxième semaine de lamb marking et pour ce premier jour de la semaine Julien m’a accompagné pour voir un peu à quoi ça ressemble et avoir une explication au fait que je revienne tous les jours aspergée de sang ! Je travaille pour une compagnie de service pour les éleveurs de moutons et en ce moment nous devons nous occuper d’identifier les agneaux et de leurs procurer quelques soins préventifs (cf vidéo pour suivre les différentes étapes).

Avant de commencer toutes les étapes de la vidéo, il faut séparer les brebis des agneaux. Cette étape est généralement faite par les fermiers eux même afin qu’ils puissent faire la prophylaxie sur les brebis (principalement contre les mouches, en appliquant un produit qui stérilise les oeufs). L’agneau est un animal très … grégaire ! Si un petit groupe d’agneau va où vous voulez aller c’est presque gagné, les autres vont suivre. En revanche, si vous séparez trop ce petit groupe des autres, là ils vont vouloir (et réussir!) à retourner avec leurs congénères. Bref pour bouger des agneaux et en général des moutons, il faut pensez mouton…. Et faire des bruits bizarres pour les surprendre et donc les faire avancer, c’est le passage préféré de Julien !

1ère étape : Attraper l’agneau et le placer sur le tourniquet.

Cette étape est la plus sportive, puisqu’il faut porter l’agneau, le placer de dos sur le tourniquet et lui attacher les pattes arrières, le tout en évitant de se faire taper. De par l’expérience et la force qu’il faut avoir, ce sont mes deux collègues Jamie et Andrew qui s’en chargent à tour de rôle. Lorsque nous sommes que tous les 4 (avec Dave mon patron de 67 ans qui fait ce travail depuis l’âge de 15 ans !), cette étape est couplée avec soit le marquage d’oreille, soit l’équeutage.

2ème étape : Vermifugation et vaccination.

Cette étape représente la majorité de mes journées. Elle est très simple puisqu’elle consiste pour chaque agneau (quand le fermier le demande), d’injecter en sous cutané un vaccin et d’administrer par voie oral un vermifuge. Le coté dérangeant de mon poste est quand la coupe de la queue se fait juste avant et que la plaie a mal été cautérisée… jet de sang assuré !

3ème étape : Marquage des oreilles et castration.

Cette étape souvent assurée par Dave, consiste à identifier les agneaux. Une oreille reçoit une boucle « classique » qui indique l’appartenance de ce mouton au fermier et l’autre oreille est un peu plus « maltraitée » puisque qu’elle est découpée à l’aide d’une pince. La forme de la pince et l’emplacement des découpes sont propres au fermier et administrativement reconnu comme lui appartenant. En ce qui concerne la castration, elle a lieu via une pose d’élastique. Une pince écarte l’élastique afin que l’on puisse y passer le scrotum  et ensuite il suffit juste de faire remonter les testicules dans le scrotum et de lâcher l’élastique. Les testicules n’étant plus irriguées à cause de l’élastique elles tomberont d’elles-mêmes. Cette technique est également utilisée en France pour castrer et couper les queues ; c’est donc intéressant de pratiquer pour avoir le coup de main quand le temps sera venu de faire ça sur nos moutons.

4ème étape : l’équeutage (coupage de queue) et l’application de produit anti-mouches.

Cette étape donne rapidement mal aux mains et semble un peu barbare …. Mais est utile d’un point de vue sanitaire ! Pourquoi couper les queues ? Tout simplement pour éviter la prolifération de mouches à l’arrière de l’animal. La queue retenant les déjections des moutons (en fonction des texture bien sûr mais je vous passe le détail), elle offre ainsi aux mouches le gite et le couvert et devient alors un lieu idéal pour pondre et proliférer. Enlever les queues ne supprime pas entièrement ce problème mais le réduit grandement ! En France, les queues sont davantage coupées chez les femelles  reproductrices pour raison d’hygiène lors de la mise-bas, mais non systématique sur les agneaux. En effet, contrairement à l’Australie, en France les agneaux sont principalement élevés en bergerie et également abattus plus jeune, ce qui ne permet pas de justifier cette étape. Pour équeuter, Dave utilise les deux méthodes : les élastiques et  la pince (bien que la pince soit la plus  couramment utilisée). La pince, chauffée au gaz, est placée autour de la queue et fermement maintenue. Dave et Jamie la coupe très facilement mais avec Andrew on doit y ajouter un coup sec pour casser la queue et ainsi manipuler l’agneau moins longtemps. Il faut cependant faire attention de ne pas faire ça trop rapidement, de manière à ce que les chaires aient le temps de bruler (ça sent l’agneau qui cuit donc l’odeur n’est pas désagréable)  et donc que la plaie soit cautérisée. La touche finale ? L’arrière de l’animal est aspergé d’un mélange d’eau et de produit anti-mouches afin que la cicatrisation se fasse sans trop de gêne pour l’agneau (même si je ne pense pas que le produit reste suffisamment longtemps sur l’agneau pour garder les mouches éloignées).

Toutes ces étapes se répètent en moyenne 1000 fois par jour, donc quand je rentre à la maison je suis bien contente de retrouver mon petit mari et ses bons petits plats ! :)

Attention, cette vidéo montre des faits réels qui pourraient heurter l’œil non aguerri! A bon entendeur, salut! 
 

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