Bonne année et bonne santé à tous !!
Nous entamons notre dernière semaine de travail pour Kelvin.
Toujours la traite, la pose de clôtures, le démantèlement de bâtiments
d’élevage anciens, enfin le travail de ferme plus ou moins facile sous une météo
de plus en plus chaude. On ne vous cache pas que l’on compte les jours pour
partir en Tasmanie. Par ailleurs, Pascaline s’est vue attribuer une nouvelle
mission : donner des cours d’équitation à Mathilda, 5 ans, la fille de
Kelvin et Shelly. Ainsi 3 fois par semaine, Pascaline apprend à Mathilda les
bases de l’équitation afin qu’elle puisse profiter davantage de son cadeau
d’anniversaire. En 3 semaines de travail, Mathilda est passée de débutante
apeurée à cavalière en soif de sensations. Prochaine étape :l’obstacle !
Au boulot, Kelvin s’est un peu adoucit dans sa manière de
manager ; probablement grâce aux jours de repos qu’il s’octroie désormais,
le pic de travail (vêlage, insémination, etc.) étant derrière lui et la saison
de production ayant atteint sa vitesse de croisière, il ne reste plus que les
imprévus à gérer. Résultats, une ambiance de travail améliorée et des relations
plus amicales. Il nous a d’ailleurs invités à se joindre à eux pour Noël. Nous
avons ainsi eu un aperçu de leurs traditions culinaires mais surtout nous avons
eu un moment de partage en famille. En Australie, Noël s’étend sur 2 jours
fériés, le 25 et le 26, appelé boxing day. Alors que le 25 est le jour de Noël
traditionnel qui ressemble à celui qu’on a en France, le 26 est l’occasion de
fêter Noël avec l’autre côté de la famille mais surtout de faire les
soldes ! En effet, à boxing day, tous les magasins sont ouverts et font le
déstockage pour préparer l’année prochaine et donc casser les prix. C’est
apparemment souvent l’occasion pour les australiens de finir leurs cadeaux de
Noël, voire les commencer pour l’année prochaine… En ce qui concerne le repas
de Noël, cela n’a rien à voir avec la France pour la simple et bonne raison
qu’ici il fait très chaud ! Ainsi les salades composées et viandes froides
sont bien plus appréciées que la traditionnelle dinde aux marrons ! En
dessert nous avons pu goûter leur spécialité, le pavlova, bien qu’on ne sache
pas vraiment si c’est à l’origine néo-zélandais ou australien. Ce gâteau est à la
base une grosse meringue au cœur tout
chamallow comme ils disent, recouvert de
crème fouettée et de fruits de saisons (cerise, mangue, framboise…).
Copyright Drew |
Le soir du 25 nous avons été invités par Drew pour partager
un moment détente (après la traite), avec toute sa famille. Drew est un
entrepreneur de travaux de terrassement à des fins agricoles qui intervient
dans les fermes pour niveler les sols destinés à l’irrigation et refaire les
canaux d’irrigation ou de drainage. Nous l’avons rencontré alors qu’il travaillait
sur les pâtures de Kelvin avec son gros tracteur John Deer.
Après avoir
rapidement sympathisé, Drew est venu manger plusieurs fois à la maison pendant
ses journées sur la ferme. Originaire du bout de notre rue, Drew a pas mal
voyagé et à l’esprit ouvert sur le monde. Après avoir rencontré Leanne, à
l’époque backpackeuse cannadienne, ils sont partis se marier et vivre au Canada
pendant 7 ans. Ils sont ensuite revenus en Australie, d’abord dans le
Queensland puis ont repris un bout de l’exploitation des parents et se sont
installés à côté de Pyramid Hill. Pour l’image, aller du Canada au Queensland
c’est un peu comme passer de l’Islande à Dubaï… avec en plus un changement
d’hémisphère !
Coucher de soleil à Yarrawalla |
L’activité de la ferme se concentre, en dehors de leurs 2
jeunes garçons, sur l’engraissement de bovins mâles, souvent castrés. Ces
derniers, achetés par lot à un négoce, sont gardés entre 3 et 9 mois en
fonction de leurs poids d’arrivée, de la saison et du fourrage disponible. Ces
animaux sont élevés en plein air intégral et leur ration est majoritairement
constituée des stocks de fourrages présents sur les pâtures. L’objectif des éleveurs, père et fils, est d’acheté
des animaux peu chers qui valorisent bien l’herbe, le fourrage le moins cher à
produire. En conséquence, les principales races dont ils disposent sont des
races anglaises, Angus et Hereford principalement, qui ont un gabarit inférieur
à nos races à viande françaises. Les charolais et limousins, bels et biens
présents en Australie, sont en priorité achetés par les feedlots. Ce sont des
exploitations où les animaux sont finis avec une ration alimentaire
majoritairement constituée de fourrages récoltés et de grains. En Australie,
l’utilisation d’hormones de croissance est autorisée dans les feedlots, une
puce dans l’oreille de l’animal émet quotidiennement une certaine quantité
d’hormones qui augmente l’efficacité alimentaire jusqu’à environ 20%. Ne
connaissant pas toutes les règlementations autour des feedlots en Australie,
nous n’en dirons pas plus pour l’instant. Chez Drew, pas d’hormones, mais des
terres irriguées par inondation de l’automne jusqu’au milieu du printemps, pour
rappel la pluviométrie de la région est environ 300 mm par an. Il effectue une
rotation sur 4 à 5 ans avec une année de céréales, souvent de l’avoine et
parfois de l’orge ou du blé, dans lesquelles il sursème du trèfle souterrain.
Ce trèfle a une allure proche du trèfle blanc, mais a le comportement d’une
plante annuelle : il germe à l’automne, a une forte croissance en hiver
(australien), produit ses graines au printemps et les enterre (si le sol n’est
pas trop dur) avant de mourir aux premières sècheresses estivales. Ce trèfle
représente la base de son système et de ses prairies. Son objectif est
d’atteindre plus de 70% de présence du trèfle dans sa composition prairial, le
plus est le mieux, mais les ray-grass annuel (ivraie pour ceux qui préfèrent)
et autres plantes spontanées, sont toujours de la partie. Ce système
d’alimentation lui permet d’atteindre des taux de croissance journaliers
jusqu’à 3 kg par animal, aussi bien que dans un feedlot, mais ces résultats ne
concernent que certains animaux et surtout ne sont possibles que 3 mois de
l’année. Par ailleurs, la céréale implantée a plusieurs fins possibles. Soit elle
est récoltée en foin pour faire des stocks ou être vendu, soit récoltée pour
les grains, en fonction du potentiel, du prix de vente et du coût de l’eau
d’irrigation, soit encore gardée sous forme de stock sur pied. Cette dernière
technique est principalement utilisée dans les régions où l’été est sec pour ne
pas dégrader la qualité du fourrage qui a séché sur pied. Ainsi les parcelles
sont délimitées par des clôtures électriques temporaires et les bœufs pâturent
le grain et la paille, pas de coûts de récolte et un fourrage de qualité à une
période où la qualité des prairies a fortement diminuée. Ainsi la saison
d’engraissement peut être allongée tout en conservant un coût de production
modéré. Nous espérons trouver un peu de temps pour visiter d’autres fermes dans
la région.
Flore montagnarde |
Au cours des dernières semaines, nous avons profité de nos jours
de repos pour visiter la Great Alpine road. Située à l’est de l’Etat du
Victoria, la Great Alpine road s’étend sur 308 km et parcourt comme son nom
l’indique les alpes australiennes. Imaginer les alpes européennes beaucoup
moins hautes (2 000m), remplacer les sapins par des eucalyptus et les
bouquetins par des wallabies. Le climat procuré par ces reliefs nous a permis
de profiter des nombreuses baies cultivées dans la région et ainsi nous
délecter de fraises, framboises, mûres, myrtilles en quantité… Comme Kelvin
nous a gentiment proposé d’emporter un
peu de son matériel de pêche, nous nous sommes mis en tête de trouver des
petits coins tranquilles pour pêcher la truite en rivière.
Pas une seule touche
mais de bons moments de rigolades et de détente : parfait pour oublier la
ferme ! Quand nous ne chassions pas les rivières, nous nous promenons en
altitude et redécouvrons avec grand plaisir l’environnement montagnard. Certes
à cette période de l’année, aucun flocon de neige à l’horizon mais ce jour-là
20°C de différence avec Pyramid Hill (48°C) !! Ainsi pendant que
certains souffrent de la chaleur, des mouches, des coups de queue et des
bouses, nous découvrons les stations de ski australiennes. Typiquement, elles
ressemblent aux petites stations que l’on connait en France avec quelques
remontées mécaniques, de grands bâtiments aux pieds des pistes, de nombreux
magasins de location d’équipements et des routes tortueuses pour y accéder. En
rentrant nous nous sommes renseignés s’il était commun aux australiens d’aller skier.
La réponse : non trop cher !! Au vue de la taille réduite du domaine les
prix de séjour sont tellement élevés qu’il est plus intéressant de prendre l’avion
vers la Nouvelle Zélande pour pratiquer la neige ! Conclusion comme en
France, la montagne l’été c’est moins chère, des sensations (et peur) en moins
pour des paysages magnifiques et colorés en plus !
Vue panoramique des Alpes |
Que serait cet article sans un petit point sur les
rencontres faunistiques ? Cette fois c’est plutôt en victime que nous
abordons notre rencontre avec un possum. Réveillés en pleine nuit par des
bruits de sacs plastiques, quelqu’un fouillerait dans nos poubelles laissées
innocemment sur la table ? Pris les deux pattes dans le sac, les yeux
ronds et brillants sous les lumières de la lampe torche, le voleur continua son
crime sans remords y compris devant la menace Julien... Pas de photos de l’individu,
mais en voici un portrait-robot et une photo des dégâts. Soulignons quand même
l’exploit de manger 4 pains (pita) grecques natures superposés, sans s’étouffer !
Pièce à conviction |
WANTED ! |
Après cette dernière semaine de traite, nous prendrons des
vacances et iront revoir Melbourne et ses alentours avant d’embarquer sur le
ferry pour la Tasmanie le 8 février. Nous avons prévu d’y passer un mois, car
il faut bien rentabiliser les 9h de traversée, mais le programme de ces
prochaines semaines n’est pas encore arrêté. Nous espérons que malgré les
nombreux feux, une centaine répertoriée le weekend dernier, nous pourrons apprécier nos randonnées dans
ces magnifiques paysages sauvages… Nous
vous tiendrons au courant pendant notre séjour.
A bientôt et gros bisous
Végétation des Alpes aux alentours des 1000m |
quelle que soit la latitude on a faim ....
RépondreSupprimerGros bisous
Robert
Merci pour ce nouveau cours agricole et ces bonnes nouvelles. Biz à vous et aux australiens
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