Wouhou enfin des nouvelles ! ça fait maintenant 1 mois
que nous sommes partis de Kangaroo Island pour nous diriger vers notre
nouvelles ferme.
Voici d’ailleurs l’adresse à laquelle vous pouvez nous
écrire jusqu'à mi Janvier:
115 A Yarrawalla East road
YARRAWALLA VIC 3575
AUSTRALIA
Après avoir quittés Heather et Dennis, nous avons décidé de
passer une nuit supplémentaire sur l’île afin de camper et d’explorer davantage.
Nous avons alors visité l’unique distillerie d’eucalyptus et d’émeu d’Australie
du Sud qui produit des huiles, savons pour leurs intérêts sanitaire, relaxant
et gustatif. Ne retournant plus en Australie occidentale (quarantaine très
stricte) nous sommes retournés acheter du miel de Kangaroo Island produit par
les fameuses abeilles de Liguruie. Elles sont en effet connues car importés sur
l’île depuis l’Italie dans en 1881, elles sont maintenant considérés comme les
dernières lignées pures de cette race. Cette particularité fait de kangaroo
Island le plus vieux sanctuaire d’abeille du monde.
Une fois de retour sur le continent, nous avons fait
remplacer notre pare-brise. En effet, sur la route d’Alice Springs un road train nous avait gentiment fait parvenir
un gravier qui après 2 mois d’attente avait finalement fendu le pare-brise en
2… Après cette pause technique, nous
avons pris la route vers l’état du Victoria avec pour objectif d’être samedi
soir à Melbourne pour voir la finale de la coupe du monde de rugby (seul match
vu).
Comme nous avons un peu d’avance sur le programme, nous
décidons de longer la côte afin d’emprunter la Great Ocean Road, célèbre route
touristique du Victoria. Les côtes qui bordent cette route sont tout simplement
magnifiques. L’érosion et le temps ont sculpté les falaises pour offrir tantôt
des arches, tantôt des îlots comme les « 12 apôtres ». Ainsi sur plus
d’une centaine de kilomètre, s’étirent des plages de rêves, une eau claire, des
vagues impressionnantes et parfois des sites exceptionnels. Ces paysages
mystiques peuvent toutefois être légèrement gâchés par le nombre de touristes
que l’on peut y trouver. En effet, aux 12 apôtres, ce sont des cars entiers
d’asiatiques majoritairement qui se
bousculent (et te bousculent !) pour prendre en photo ces curiosités
géologiques. Dur retour à la civilisation… Heureusement nous arrivons toujours
à trouver des endroits dépeuplés pour planter notre tente et profiter de la
nature sauvage du pays.
Cette région est très différente de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent, les alentours sont vert flamboyant, on se croirait en France à l’exception que les forêts sont toujours composées d’eucalyptus avec des arbres de plus de 30m de haut.
On croise même des reliefs qui feraient penser à de veilles montagnes, enfin de hautes collines mais on a pas encore vu mieux pour l’instant. Notre périple nous a d’ailleurs donné l’occasion de rencontrer une communauté de koalas peu farouche… enfin des koalas quoi. Apparemment leur régime alimentaire uniquement basé sur les feuilles d’eucalyptus leur apporte également une substance qui les apaise et les endort. Il faut savoir qu’un koala est pire qu’un chat avec environ 20 heures de sommeil par jour !!
Cette région est très différente de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent, les alentours sont vert flamboyant, on se croirait en France à l’exception que les forêts sont toujours composées d’eucalyptus avec des arbres de plus de 30m de haut.
On croise même des reliefs qui feraient penser à de veilles montagnes, enfin de hautes collines mais on a pas encore vu mieux pour l’instant. Notre périple nous a d’ailleurs donné l’occasion de rencontrer une communauté de koalas peu farouche… enfin des koalas quoi. Apparemment leur régime alimentaire uniquement basé sur les feuilles d’eucalyptus leur apporte également une substance qui les apaise et les endort. Il faut savoir qu’un koala est pire qu’un chat avec environ 20 heures de sommeil par jour !!
Cliquez pour agrandir la photo et dîtes nous combien de koalas vous voyez!? |
Comme dit plus tôt, nous sommes arrivés à Melbourne le samedi… ou dimanche plutôt vers 2h du matin pour nous diriger vers un pub où supporter nos équipes respectives (Nouvelle-Zélande et Australie ; Julien étant un kiwi dans l’âme et moi ayant l’esprit de contradiction). Le bar étant divisé en deux avec autant de supporters néo-zélandais que d’australiens, nous nous sommes placés au milieu, accoudés au comptoir. Ben nous n’allons pas refaire le match : belle victoire des kiwis fâce à des wallabies désorganisés et brouillons. Après les festivités et 2 heures perdues pour trouver la sortie de Melbourne, nous nous sommes arrêtés sur une aire de repos pour finir la nuit et prendre des forces avant la rencontre de notre nouveau patron. Heureusement, nous avons également trouvé une douche chaude dans une station service avant d’arriver… coupant l’herbe sous le pied à tout préjuger qui voudrait qu’un français ne se lave pas.
Cette fois-ci changement de décors, au nord de Melbourne à
environ 2h30 de voiture, nous arrivons dans une région sèche où tout est plat,
à l’exception de quelques buttes qui servent de repères. Pas tout à fait l’idée
qu’on se faisait des environs où trouver une ferme laitière. Sur la route, on
peut observer des champs de blé court sur patte, très clair, tout jaune et les
autres champs sont majoritairement composé d’une végétation rase et peu
discernable, souvent marron. Parait-il que quelques semaines auparavant tout
était encore vert mais la faible pluviométrie du mois d’octobre a fini
d’achever la végétation souffrante. Il faut dire que cet hiver a été très sec
et le printemps n’a pas rattrapé ce manque d’eau dans le sol, ainsi les
cultures et les prairies ont muri bien plus rapidement que prévues. Pour
donner une idée, la moyenne annuelle des dernières décennies se situe aux
alentours de 350 mm de pluie, pour l’instant le pluviomètre indique un peu
moins de 250 mm d’eau tombée et ce n’est pas à priori avec l’été qui commence
que cela devrait s’arranger. Pour autant, ces dernières années les australiens
connaissent des pluies estivales, 50 à 100 mm, mais elles ne sont pas aussi
bien valorisées qu’au printemps. Potentiellement, 100 mm de plus au bon moment
sur une culture de blé ça peut représenter jusqu’à 3t/ha à rajouter au compteur
de la moissonneuse batteuse. Ainsi cette année, nombreux sont les agriculteurs
qui ont préféré couper une partie de leur culture de blé et la valoriser en
foin plutôt que d’atteindre la récolte du grain et risquer de ne pas rentrer
dans leur frais.
Revenons-en à la production laitière, malgré la situation
décrite, l’état du Victoria reste le principal état producteur d’Australie avec
plus de 60% des volumes. Ceci s’explique par la pluviométrie importante (600 mm
ou +) et le climat tempéré le long de la côte. Mais pas seulement, car la
production laitière est aussi très importante au Nord, dans les contrées sèches
où se mêlent les cultures céréalières, là où nous sommes aujourd’hui, pas loin
de la frontière avec le New South Wales. Celle-ci a la particularité d’être une
frontière naturelle créée par le fleuve Murray River, le plus important
d’Australie, sauf pour la dernière partie qui a été tracée à la règle... Cette
situation exceptionnelle a poussé le gouvernement, dans les années 70, à
investir pour développer un réseau de canaux aux alentours du fleuve et de
certains de ses affluents. Les agriculteurs ont ainsi la possibilité d’acheter
un droit d’accès à l’eau et ils paient ensuite la quantité utilisée. Pour
autant, il ne faut pas s’imaginer que tous les agriculteurs l’utilisent, la
majorité des surfaces en céréales sont des cultures sans irrigation, les
principaux utilisateurs sont les éleveurs (lait ou viande) et surement les
producteurs de fruits et légumes mais nous n’en avons pas vu pour l’instant.
Sur le paysage, l’impact est visible, une culture verte parmi des champs marrons
ça ne passe inaperçu, de plus les champs présentent des formes particulières.
L’irrigation est généralement effectuée par inondation (faible coût
d’infrastructures), ce qui nécessite des champs nivelés avec une faible pente
pour que l’eau s’écoule, des talus pour contenir l’eau et ainsi former des
parcelles longues et étroites.
C’est dans cet environnement que nous faisons connaissance
avec Kelvin et Sheiley ainsi que de leurs 3 enfants Mathilda, Jacob et
Abraham… Agés de 34 ans, ils ont
accumulé de nombreuses expériences laitières en Australie et Nouvelle-Zélande
(Pays natal de Kelvin). Après avoir été manager dans quelques fermes dans le Victoria, il est depuis
2 ans et demi devenu sharemilker, comprenez actionnaire laitier. En Australie,
on trouve assez souvent le système de sharemilker/ landholder (propriétaire)
qui consiste à ce qu’une personne possède les terres et une autre les exploite.
Pas de différence avec la France me direz-vous. Sauf que le landholder, dans
notre cas Don (le voisin), possède l’ensemble des terres et des bâtiments, les
installations de traite, et la moitié du troupeau. Quant à Kelvin il possède
l’autre moitié du troupeau et quelques machines agricole (tracteur, benne,
etc.). Par contre il gère tout le système de production, maitrisant les aspects
techniques d’élevage, les embauches, les achats d’aliments, la compta etc. En échange,
le propriétaire reçoit la moitié des profits réalisés sur la ferme avant prise
en compte des salaires des employés. Ceci est donc un système qui peut
permettre plus « facilement » les installations hors cadre familiale
dès lors que les profits sont importants ;). Pour la région, le troupeau
de 600 vaches pourrait qualifier l’exploitation de moyenne à grande, avec 250
vaches qui serait une ferme moyenne et aux alentours de 1000 cela deviendrait
une grande ferme.
D’un point de vue technique, Kelvin gère très bien sa ferme, en réduisant un maximum son coût de production via une alimentation raisonnée (pâturage tournant quotidien : c’est-à-dire que deux fois par jour les 550 vaches laitières changent de pâtures), une irrigation maitrisée et une connaissance assez pointue de l’animal, notamment du système digestif (et métabolique) et de la reproduction (comportement de la vache un peu moins….). Près de 90% des vaches vêlent en 3 mois à la fin de l’hiver/ début du printemps, notamment grâce à l’injection d’hormones sexuelles (différent des hormones de croissance) et à l’insémination artificielle qu’il effectue lui-même dès lors qu’il y a moins de 30 vaches en chaleur en même temps. Cette gestion lui permet de produire 1000 L de lait pour 300$ contre 350$ de moyenne pour le groupe des éleveurs de la région et celui-ci était acheté la saison dernière au prix de 500$. Il est donc super intéressant pour nous d’étudier son système ! Malheureusement, cela aurait été un peu plus agréable s’il n’avait été aussi imbu de sa personne et stressé par la gestion de la traite, oubliant parfois qu’il ne travaille pas qu’avec des vaches… . Le moindre petit contre temps le fait monter en pression jusqu’à l’explosion verbale. On essaie de passer au-dessus et de ne pas se démoraliser quand on se lève à 4h du matin pour supporter ses variations d’humeur. Enfin, le plus important est que l’on soit tous les deux, payés et avec un logement rien que pour nous, ce qui nous procure l’indépendance que l’on cherchait.
D’un point de vue technique, Kelvin gère très bien sa ferme, en réduisant un maximum son coût de production via une alimentation raisonnée (pâturage tournant quotidien : c’est-à-dire que deux fois par jour les 550 vaches laitières changent de pâtures), une irrigation maitrisée et une connaissance assez pointue de l’animal, notamment du système digestif (et métabolique) et de la reproduction (comportement de la vache un peu moins….). Près de 90% des vaches vêlent en 3 mois à la fin de l’hiver/ début du printemps, notamment grâce à l’injection d’hormones sexuelles (différent des hormones de croissance) et à l’insémination artificielle qu’il effectue lui-même dès lors qu’il y a moins de 30 vaches en chaleur en même temps. Cette gestion lui permet de produire 1000 L de lait pour 300$ contre 350$ de moyenne pour le groupe des éleveurs de la région et celui-ci était acheté la saison dernière au prix de 500$. Il est donc super intéressant pour nous d’étudier son système ! Malheureusement, cela aurait été un peu plus agréable s’il n’avait été aussi imbu de sa personne et stressé par la gestion de la traite, oubliant parfois qu’il ne travaille pas qu’avec des vaches… . Le moindre petit contre temps le fait monter en pression jusqu’à l’explosion verbale. On essaie de passer au-dessus et de ne pas se démoraliser quand on se lève à 4h du matin pour supporter ses variations d’humeur. Enfin, le plus important est que l’on soit tous les deux, payés et avec un logement rien que pour nous, ce qui nous procure l’indépendance que l’on cherchait.
On fait parfois de drôle de rencontre sur le chemin pour raccompagner les vaches... |
Lorsque nous sommes en repos, 3 jours consécutifs tous les
15 jours, nous en profitons pour visiter la région du Victoria. Pour l’instant,
nous sommes allés nous promener dans le Grampians National Park, situé à 250 Km
à l’ouest de la ferme.
Les Grampians sont une petite chaine de montagne située en plein milieu d’une immense plaine, ce qui offre des changements de paysage impressionnant. Désormais habitués aux grandes étendues plates de végétation brulée par le soleil, nous avons grandement appréciés randonner dans ces paysages verts et escarpés. Cela nous a permis de couper de la ferme et nous procurer une vraie sensation de vacances. Nous vous laissons découvrir les paysages et chutes d’eau à travers les photos qui décriront mieux le spectacle.
Les Grampians sont une petite chaine de montagne située en plein milieu d’une immense plaine, ce qui offre des changements de paysage impressionnant. Désormais habitués aux grandes étendues plates de végétation brulée par le soleil, nous avons grandement appréciés randonner dans ces paysages verts et escarpés. Cela nous a permis de couper de la ferme et nous procurer une vraie sensation de vacances. Nous vous laissons découvrir les paysages et chutes d’eau à travers les photos qui décriront mieux le spectacle.
Un échidné |